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10 01 2012





2012 sous le signe du traité sur le commerce des armes.

5 01 2012

Ce que nous laissons derrière nous :

La continuation de la guerre en Afghanistan, guerre où l’on observe de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire de toutes les parties au conflit. Que ce soit les Talibans,  les sociétés de sécurité privées[1] et les forces étasuniennes, à des degrés divers, ils ont été impliqué dans des violations du droit international existant. C’est également le cas pour les forces afghanes et un gouvernement afghan corrompu, qui couvre la torture dans les prisons[2]..

Une guerre qui ne va nulle part, incompréhensible pour les peuples afghans, et ou le nombre des armes transférées, dépassent largement les capacités d’utilisation de l’armée et de la police afghane[3].

L’intervention française en Cote d’Ivoire et le non respect de la résolution 1975[4] qui demandait la  protection des civils. L’impunité, dont bénéficie aujourd’hui encore, les responsables, des deux camps, de graves violations des droits de l’homme[5].

La situation critique au Pakistan où le pouvoir semble multiple au sein même de l’armée et de l’ISI, les services de renseignement. Un pouvoir civil discrédité auprès de la population et qui aurait été à deux doigts d’être renversé par les militaires. Une politique ambivalente avec le soutient en armes des Talibans, et de Ben Laden même quant ces derniers sont responsables de graves violations des droits humains.

L’Irak exsangue après plus de 8 années d’interventions principalement des Etats Unis et de la Grande Bretagne malgré les mensonges et les fausses promesses de l’administration Bush. Cette « Operation Iraqi Freedom » devenu « Operation new Dawn » – jusqu’à la fausse réussite du « Surge »  organisé par le général Petraeus – laisse la place à un gouvernement corrompu, où ce sont encore les civils qui ont tout perdu[6].

La Somalie et la République Démocratique du Congo[7] qui ne sortent pas de leurs guerres internes sans que la communauté international n’y trouve une urgence quelconque.

La violence armée dans les pays d’Amérique Latines et l’absence de mesures fortes de la part de leurs gouvernements. Peu de pression sur les Etats Unis qui refusent toujours de contrôler la vente des armes qui alimentent les cartels à partir l’intérieur de leurs frontières[8].

La violence de la répression des révolutions arabes. Du Bahreïn au Yémen en passant par l’Egypte, la Syrie ou la Tunisie elle se chiffre en centaines de milliers de graves violations des droits de la personne.

Le dépassement de l’OTAN de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU[9], en Libye. Une vérité étouffée, sur les ventes d’armes au régime de Kadhafi, avec son exécution extra judicaire. Le risque de guerre civile avec la dissémination des armes récupérés des stocks de l’armée libyenne et le silence des vat en guerre en chemise blanche.

L’habituelle schizophrénie étasunienne  qui envoient plus de vingt tonnes d’armes de sécurité et de police aux militaires égyptiens[10] justifiant les violentes répressions des citoyens de la place Tahrir et où la torture reste le premier outil de l’armée et de la police dans les prisons[11].

Les Etats Unis toujours qui vendent pour 30 milliards de $ d’avions de combats à L’Arabie Saoudite et environ 11 milliards de $ d’armes à l’Irak[12] avec quelles garanties que ces armes ne seront utilisées dans de graves violations des droits de la personne ?

Les Etats Unis encore qui continuent leurs frappent indiscriminées et leurs exécutions extra judicaires[13] au Pakistan, au Yémen[14].

Israël avec le maintien d’un Etat de quasi apartheid en Cisjordanie et à Gaza avec l’appui de sa police et de son armée.

La Russie qui transfert, au plus fort de la violence des autorités syriennes contre son propre peuple, des missiles au gouvernement de Bachard el Assad. La Russie encore avec la Chine, qui bloquent une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU en direction de la Syrie pour mettre la pression sur ce régime responsable de crimes contre l’humanité.

L’apathie, à moins que cela ne soit de la complicité, de la part du chef des observateurs de la Ligue arabe, Muhammad al Arbi[15].

Quant aux victimes de graves violations des droits humains du à la violence directe et indirecte des armes, elles se chiffrent en dizaines de millions. Et combien de morts chaque année ? 300 000 ? 800 000 ? plus de 2 000 000[16] ?

Il est toujours étonnant qu’au XXI° siècle le décompte des victimes soit encore un exercice périlleux comme si cela n’intéressait personne.

Vrac de bonnes nouvelles de 2011 et perspectives 2012:

Les révolutions arabes encore et toujours, révolutions sémites puisqu’elles ont aussi touché avec force Israël[17]. Elles n’ont pas dit leurs derniers mots, et pourraient se propager dans des pays peu habitués à ce type de contestations, la Russie, la Chine et revenir en Iran…

Elles montrent le courage immense de jeunes et moins jeunes sans autres armes que leurs mots. Ces formes de résistances citoyennes ont déjà eu un impact positif sur les négociations du traité sur le commerce des armes.

D’abord parce qu’elles personnifient l’universalité et la modernité des droits de l’homme.

Ensuite, parce qu’il est évident aux yeux de beaucoup de pays, le matériel de sécurité et de police devra être dans la liste des armes.

Une ministre des affaires étrangères française qui est limogée pour sa proximité avec Ben Ali et une volonté de transfert de compétence en matière de maintien de l’ordre jugée irresponsable.

La France qui a suspendu toutes exportations d’armes vers le Moyen Orient dès janvier. l’Union Européenne qui redéfinie son évaluation sur les risques d’usage des armes dans la région, encore une fois cela nécessite une vigilance accrue de la part des ONG européennes mais la direction est intéressante.

Un texte de traité, proposé le 4 mars 2011 par le Président Roberto Garcia Moritan, qui intègre un langage fort sur les droits de l’homme et le droit international humanitaire ainsi qu’une liste des armes qui commence à ressembler à un inventaire efficace[18].

La Russie qui présente une résolution au Conseil de Sécurité pour renforcer le contrôle des Manpads sur fond de guerre en Libye[19].

La décision, du Président Obama, de suspendre le transfert de 53 millions de $ d’armes au profit du gouvernement Bahreïni. La partie n’est pas encore gagnée mais c’est une avancée[20].

Les affaires de corruption des ventes d’armes françaises, Karachi, Sawari I et II… Cette fois que les juges semblent décidé à faire passer la justice jusqu’au bout de la chaîne[21].

Le mouvement contre la corruption en Inde[22] qui pousse la population dans la rue et le pouvoir à plus de responsabilité.

La conférence de  juillet qui doit établir le texte final du traité sur le commerce des armes. Ils nous restent à convaincre une large majorité des Etats de s’engager fermement pour ne pas autoriser les transferts d’armes s’il y a un risque substantiel qu’ils participent ou facilitent de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Benoît Muracciole


[1]

[13] Voir Jenna Jordan université Chicago 2009 « when heads rolls, assessing the effectiveness of leadership decapitation » http://cpost.uchicago.edu/pdf/Jordan.pdf