OPEN LETTER TO PRIME MINISTER JUSTIN TRUDEAU

11 05 2020

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We are publishing this letter from the women Nobel Peace Prize laureates to Prime Minister Trudeau, adding that the suspension of arms sales to these countries, including France, means respecting the arms trade treaty and their international commitments.

SIX NOBEL PEACE LAUREATES CALL ON PRIME MINISTER TRUDEAU TO REINSTATE BAN ON MILITARY EXPORTS TO SAUDI ARABIA

The Right Honourable Justin Trudeau, P.C., M.P.
Prime Minister
Office of the Prime Minister 80 Wellington Street
Ottawa, ON K1A 0A2 

1 May 2020

Dear Prime Minister Justin Trudeau,

As Nobel Peace laureates, we are deeply concerned by Canada lifting its moratorium on military exports to Saudi Arabia. Although we applaud Canada’s recent decision to extend, indefinitely, its ban on new arms exports to Turkey, a similar ban must remain in place for Saudi Arabia.

On April 8, Saudi Arabia declared a two-week ceasefire in Yemen. The next day, in the midst of a global pandemic and as Yemen announced its first COVID-19 case, Canada announced it would lift its military equipment ban to Riyadh—and resume exports of light-armoured vehicles to Saudia Arabia. This contradicts your government’s support of the UN Secretary General’s appeal for a global ceasefire.

Your government had, rightfully, suspended the sale of military equipment to Saudi Arabia following the murder of journalist Jamal Khashoggi in the Saudi consulate in Istanbul in 2018. Unfortunately, the human rights situation inside Saudi Arabia has not changed.

Saudi-Arabia holds one of the worst human rights records in the world. It is also a leading player in the protracted conflict in Yemen, which has resulted in the world’s worst humanitarian crisis. Thousands of civilians have been killed and injured, and tens of millions of people experience food insecurity and are on the brink of famine.

We strongly believe that instead of arming Saudia Arabia, Canada should focus on the ceasefire and its very narrow window for peace, by investing resources and diplomatic expertise in an inclusive process to bring relief and lasting peace to Yemen.

Resuming arms sales during a global pandemic—or at any time—does not reflect positively on Canada’s feminist leadership. On the contrary, it further endangers ordinary civilians inside Saudi Arabia and Yemen, in particular, women.

We call on Canada to live up to its own commitment to “put armed conflict on lockdown” by:

  • Re-instating, immediately, the freeze on all military exports to Saudi Arabia and put an end to the arms deal.
  • Calling on all warring parties to abide by the UN call for a global ceasefire.
  • Ensuring the safety of women calling for peace.
  • Working to keep peace processes alive and build peace during this global pandemic.

 

Canada cannot call itself a global leader for peace while simultaneously supplying weapons of war.

Sincerely,

Tawakkol Karman, Nobel Peace Laureate (2011) – Yemen
Shirin Ebadi, Nobel Peace Laureate (2003) – Iran
Leymah Gbowee, Nobel Peace Laureate (2011) – Liberia
Mairead Maguire, Nobel Peace Laureate, (1976) – Northern Ireland
Rigoberta Menchú Tum, Nobel Peace Laureate (1992) – Guatemala
Jody Williams, Nobel Peace Laureate (1997) – USA

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LETTRE OUVERTE AU PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU

11 05 2020

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Nous publions cette lettre des femmes prix Nobel de la Paix au Premier Ministre Trudeau en ajoutant que la suspension des ventes d’armes pour ces pays, dont la France, c’est respecter le traité sur le commerce des armes et leurs engagements internationaux

LETTRE OUVERTE AU PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU

1er mai 2020

Le très honorable Justin Trudeau, C.P., député

Premier Ministre

Bureau du Premier ministre 80 Wellington Street

Ottawa, ON K1A 0A2

Cher Premier ministre Justin Trudeau,

En tant que lauréates du prix Nobel de la paix, nous sommes profondément préoccupés par la levée par le Canada de son moratoire sur les exportations militaires vers l’Arabie saoudite. Bien que nous applaudissions la récente décision du Canada de prolonger indéfiniment son interdiction sur les nouvelles exportations d’armes vers la Turquie, une interdiction similaire doit rester en place pour l’Arabie saoudite.

L’Arabie Saoudite détient l’un des pires bilans au monde en matière de droits de l’homme. Elle est également un acteur de premier plan dans le conflit prolongé au Yémen, qui a entraîné la pire crise humanitaire au monde. Des milliers de civils ont été tués et blessés, et des dizaines de millions de personnes vivent dans l’insécurité alimentaire et sont au bord de la famine.

La reprise des ventes d’armes pendant une pandémie mondiale – ou à tout moment – ne reflète pas positivement le leadership féministe du Canada. Au contraire, elle met encore plus en danger les civils ordinaires en Arabie saoudite et au Yémen, en particulier les femmes.

Le 8 avril, l’Arabie Saoudite a déclaré un cessez-le-feu de deux semaines au Yémen. Le lendemain, en pleine pandémie mondiale et alors que le Yémen annonçait son premier cas de COVID-19, le Canada a annoncé qu’il lèverait son interdiction sur les équipements militaires à Riyad – et reprendrait ses exportations de véhicules blindés légers vers l’Arabie Saoudite. Cela contredit le soutien de votre gouvernement à l’appel du Secrétaire général des Nations unies en faveur d’un cessez-le-feu mondial.

Le Canada ne peut pas se dire un leader mondial pour la paix tout en fournissant des armes de guerre.

Nous croyons fermement qu’au lieu d’armer l’Arabie saoudite, le Canada devrait se concentrer sur le cessez-le-feu et sa fenêtre de paix très étroite, en investissant des ressources et une expertise diplomatique dans un processus inclusif pour apporter du secours et une paix durable au Yémen.

Nous demandons au Canada de respecter son propre engagement à « mettre un terme aux conflits armés » en rétablissant immédiatement le gel de toutes les exportations militaires vers l’Arabie saoudite et en mettant fin à la vente d’armes, en demandant à toutes les parties belligérantes de respecter l’appel des Nations unies à un cessez-le-feu mondial, en assurant la sécurité des femmes qui réclament la paix [et] en travaillant à maintenir les processus de paix en vie et à construire la paix pendant cette pandémie mondiale.

Votre gouvernement avait, à juste titre, suspendu la vente d’équipements militaires à l’Arabie Saoudite suite à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul en 2018. Malheureusement, la situation des droits de l’homme en Arabie Saoudite n’a pas changé.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments distingués,

Tawakkol Karman, Prix Nobel de la paix (2011) – Yémen

Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix (2003) – Iran

Leymah Gbowee, Prix Nobel de la paix (2011) – Liberia

Mairead Maguire, Prix Nobel de la Paix, (1976) – Irlande du Nord

Rigoberta Menchú Tum, prix Nobel de la paix (1992) – Guatemala

Jody Williams, Prix Nobel de la paix (1997) – États-Unis d’Amérique

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