
A l’heure où la situation sanitaire mondiale rentre dans une nouvelle phase d’urgence, il est important de rappeler que, à la suite de l’épidémie du SRAS de 2003 qui a touché la Chine, le sud-est asiatique et le Canada, les financements de la recherche sur les coronavirus qui avaient été lancées avec le soutien de l’Union européenne, ont diminué durant les années suivantes lorsque la communauté internationale constata que l’épidémie restait circonscrite à quelques pays[1]. La recherche ne semblait plus pertinente ni rentable et la crise de 2008 a eu raison des dernières résistances des chercheurs lanceurs d’alerte…
Une décision politique dont on a le sentiment que les principaux médias ont sagement relayé ce constat que les États n’avaient pas les moyens de financer une recherche médicale sans fin[2].
Le bon sens aurait pu alerter les autorités françaises et mettre en avant le principe de précaution face aux risques pandémiques ainsi que le respect des droits fondamentaux comme les droits économiques, sociaux et culturels.
Au lieu de cela et au détriment des budgets pour la recherche fondamentale, les gouvernements de l’Union européenne ont décidé, dès 2014, de financer la recherche sur les armes et les technologies militaires[3]. Commençant modestement à 1,5 millions d’euro, le financement prend son envol pour les années 2017-2020 à près de 3,6 milliards d’euro. Le budget prévisionnel pour la période 2020-2027 dépasse les 48 milliards d’euro…
Dans le même temps les gouvernements français justifiaient, notamment, leurs ventes d‘armes aux pays de la coalition en guerre au Yémen comme l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis comme un pourvoyeur d’emploi pour la France[4]…. Une guerre dont le dramatique bilan, avec ses crimes de guerre et ses plus de 230 000 morts, n’arrête pas de croître. Les attaques contre le système de santé apparaissent comme répétées et méthodiques[5].
Il n’en a rien été et les gouvernements successifs continuent leurs courses folles de donneurs de leçons irresponsables peu enclin à l’apprentissage.
Essayons de terminer par une bonne nouvelle, « grâce » à l’épidémie du coronavirus les exportations d’armes sont suspendues pour cause d’absence de douaniers ! Faisons en sorte que cette suspension s’inscrive dans le temps. Sans armes – dont les munitions – les solutions politiques ont plus de chance de convaincre les parties au conflit.
Demandons un débat d’urgence sur les ventes d’armes de notre pays !
[1]https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/coronavirus-le-temps-perdu-de-la-recherche-depuis-le-sras_142112 ; https://universiteouverte.org/2020/03/04/coronavirus-la-science-ne-marche-pas-dans-lurgence/
[2] https://www.franceinter.fr/monde/au-fait-comment-s-est-terminee-l-epidemie-de-sras-en-2003 Selon les estimations de l’OMS, l’épidémie de SRAS aurait coûté quelque 41 milliards d’euros. Un chiffre qui inclut la chute des revenus touristiques (-80% en Chine), ainsi qu’un manque à gagner de l’ordre de 50% pour les compagnies aériennes, les restaurants, les agences de tourisme et les chauffeurs de taxis.
[3] http://enaat.org/wp-content/uploads/2019/05/ENAAT-Defence-Fund-flyer-FR.pdf
[4] https://www.challenges.fr/finance-et-marche/france-30-000-emplois-nouveaux-grace-aux-ventes-d-armes-le-drian_93689
[5] Rapport ONG Mwatana & Physicians for Human Rights mars 2020 : https://mwatana.org/en/i-ripped-iv-out-of-my-arm/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=-i-ripped-the-iv-out-and-started-running-attacks-on-health-care-in-yemen_45
It’s all connected! Stopping the sale of illegal arms is to preserve our humanity…
As the global health situation enters a new emergency phase, it is important to recall that following the 2003 SARS outbreak in China, South-East Asia and Canada, funding for coronavirus research, which had been initiated with the support of the European Union, declined in the following years when the international community realized that the epidemic remained confined to a few countries. Research no longer seemed to be relevant or cost-effective and the crisis of 2008 overcame the latest resistance from whistleblower researchers .
A political decision which one has the feeling that the main media wisely relayed the observation that the States did not have the means to finance endless medical research.
Common sense could have alerted the French authorities and highlighted the precautionary principle in the face of pandemic risks as well as respect for fundamental rights such as economic, social and cultural rights.
Instead, and to the detriment of budgets for basic research, the governments of the European Union have decided, as of 2014, to fund research on weapons and military technologies. Starting modestly at EUR 1.5 million, funding for the years 2017-2020 will take off at almost EUR 3.6 billion. The provisional budget for the period 2020-2027 exceeds 48 billion euros .
At the same time, French governments justified, among other things, their arms sales to the coalition countries at war with Yemen such as Saudi Arabia, Egypt, the United Arab Emirates as a source of employment for France … A war whose dramatic toll, with its war crimes and more than 230,000 deaths, continues to grow. Attacks on the health system appear to be repeated and methodical .
This has not been the case and successive governments continue their mad rush of irresponsible, unprincipled lesson-givers.
Let’s try to end with some good news, « thanks » to the coronavirus epidemic arms exports are suspended because of the absence of customs officers! Let’s make this suspension sustainable. Without weapons – including ammunition – political solutions have a better chance of convincing the parties to the conflict.
Let us call for an urgent debate on our country’s arms sales!