Voilà, c’est fini pour cette première moitié de négociations avant la conférence de 2012. Quand vous regardez le communiqué de presse plus bas vous pourriez avoir quelques doutes sur le succès réel de cette rencontre, mais parfois les compromis entre les ONG ne sont pas plus facile que ceux qui se font avec les États…
Bien sûr, rien n’est acquis et nous devrons démultiplier notre travail dans toutes les régions du monde pour pousser les capitales à s’engager dans les éléments concrets du TCA mais si je devais mettre en avant 4 points majeurs qui ressortent de ces deux semaines je dirais :
1) La conférence de 2012 se profile de plus en plus comme celle que nous souhaitons.
2) Il n’y a plus d’opposant au traité et le nombre des pays engagés se renforce notamment avec une expertise globale sur les enjeux qui prend forme.
3) Les « moins optimistes » sont isolés, empêtrés dans des arguments qui n’avancent plus depuis 2006, et tout le monde le sait.
4) La France continue de soutenir fermement la règle d’Or et va jouer un rôle grandissant jusqu’à la conférence de 2012.
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Je veux dédicacer les blogs de ces deux semaines à Jean Paul Hebert, représentant de la Ligue des Droits de l’homme[1] auprès de la Plateforme française « Contrôlez les armes ». Nous avons bossé ensemble depuis 1997 sur la question du contrôle de ces “ foutus armes ». Même s’il ne pouvait pas souvent être présent à nos réunions cela me rassurait, pour le sérieux de notre boulot, de savoir qu’il était avec nous. Aujourd’hui c’est plus difficile, il est parti avec son cancer et voilà, nous avons perdu une vrai pensée politique sur la question des armes et j’ai perdu un bon copain.
Nous envoyons à sa famille toute notre affection.
Benoît Muracciole et toute l’équipe du blog Armer Desarmer.
[1] http://www.ldh-france.org/Jean-Paul-Hebert
Plate-forme française [1] Communiqué de presse
23 Juillet 2010
Négociations du traité international sur le commerce des armes :
les responsables des violations des droits de l’homme sur la sellette ?
La société civile demande un traité à l’épreuve des balles pour sauver des vies
A New York, lors de la réunion du comité préparatoire du Traité sur le commerce des armes (TCA), les Etats ont esquissé l’ébauche des principes et des éléments d’un futur traité, mais la moitié du temps alloué pour ces négociations s’est déjà écoulée. S’il était correctement mis en œuvre, ce traité empêcherait les marchands d’armes d’alimenter les conflits, d’aggraver la pauvreté dans le monde et de contribuer à de sérieuses violations des droits de l’homme.
La plateforme française « Contrôlez les armes » se félicite des progrès accomplis par les Etats notamment l’élaboration d’une l’architecture comprenant des éléments concrets [2] qui serviront de base au futur traité. Elle regrette toutefois l’exclusion des ONG de plusieurs discussions importantes. Elle s’étonne de cette décision prise par le président de la conférence et appelle à davantage d’ouverture et de transparence lors des prochaines sessions.
« Un vrai travail reste à faire par les Etats pour préciser le contenu d’un traité fort et efficace. Une majorité d’entre eux, dont la France, a défendu la nécessité de réduire la souffrance humaine causée par le commerce irresponsables des armes et l’absence de normes internationales communes», a déclaré Benoit Muracciole du Secours Catholique Caritas France.
D’autres principes défendus par de nombreux Etats tendent à lutter contre les livraisons d’armes qui contribuent à l’alimentation des conflits armés, des crimes de guerre, du terrorisme et des crimes organisés.
« Nous avons besoin d’un traité qui couvre l’ensemble des armes classiques – des armes à feu aux tanks en passant par les hélicoptères, leurs composants, ainsi que toutes les munitions pour véritablement protéger les peuples et garantir le développement économique et social» a déclaré Zobel Behalal du CCFD-Terre solidaire.
« Il est indispensable d’obtenir des procédures d’évaluation communes afin d’empêcher ceux qui violent les droits humains et le droit international humanitaire et qui contribuent à aggraver la souffrance humaine de renforcer leur pouvoir de nuisance », a poursuivi Francis Perrin, vice-président d’Amnesty International France.
« Avec ce traité, les espaces vont se réduire pour les seigneurs de la guerre et tous les responsables de sérieuses violations des droits de l’homme. Demain, obtenir armes et munitions ne sera plus si simple. Toutefois, il reste beaucoup de travail avant la prochaine réunion de février 2011 pour obtenir le traité qui sauvera des vies », a conclu Rima Chemirik d’Oxfam France.